Présentation et historique de Châteauneuf

La commune

Altitude : 400 m (de 300 à 600) 

Superficie de la commune : 1440 hectares

Population : 1599 habitants,

Nom des habitants : les Castelneuviens et les Castelneuviennes

Date d’entrée dans Saint-Étienne Métropole : décembre 2000

Situation : à 25 km de Saint-Étienne et à 30 km de Lyon.

Accès : sortie 11 Rive-de-Gier (commune limitrophe).

Un peu d'histoire

 

Historiquement, Châteauneuf fut citée pour la première fois en 1220, alors propriété des Roussillon. Située dans le Parc Naturel Régional du Pilat, la commune ne possède pas de village mais plusieurs hameaux disséminés sur les collines enserrant la rivière du Couzon.

Son patrimoine est constitué de la chapelle dont la cloche date du 14ème siècle, de la Madone (érigée le 17 septembre 1876), du château du Mollard (du 19ème siècle) avec, dans son parc, la tour Malakoff.

Une de ses particularités est de posséder sur son territoire la cheminée « des Etaings », la plus haute d’Europe (108 mètres) lors de sa construction à la fin du 19ème siècle. Cet ouvrage est classé monument historique.

La cheminée des Etaings

 

C’est un ancien fief qui entourait, sur la moitié de ses limites, la cité voisine dépendant de l’Eglise de Lyon. Cette commune a gardé sa personnalité propre. Elle se souvient que, deux fois dans le passé, son nom est apparu dans les événements français et même européens. Une première fois lorsque son seigneur, Guillaume de Roussillon a été nommé chef du corps expéditionnaire français pour la défense de Saint Jean d’Acre, après l’échec de la 8ème croisade. Et une seconde fois, vers 1930, lorsque les usines Marrel sises aux Etaings, sur terre de Châteauneuf, installèrent le grand laminoir d’Europe – de conception allemande- et purent ainsi fabriquer de très grandes plaques de blindage pour les cuirassés de la Marine française.

La forteresse. Bibliothèque nationale (miniature de Gaignères)
La forteresse. Bibliothèque nationale (miniature de Gaignères)

Géologie

 

Le rocher de Châteauneuf, où s’élevait la fière forteresse, domine la vallée du Gier en face du confluent du Bozançon, à 3 km en aval du centre de Rive-de-Gier et à 15 km environ en amont de Givors. Situé dans le massif du Pilat, son territoire se trouve à la limite du bassin houiller. Le Pilat à l’ère primaire, culminait peut-être à 4000 ou 5000 m ! Des glaciers, d’épaisses forêts couvraient ses pentes ; les glaciers ont raboté en forme d’auge la vallée du Gier, recouvrant les arbres morts, les transformant en houille.

A l’ère tertiaire, le contre-coup du plissement alpin a de nouveau surélevé le Pilat et le Gier a creusé sa vallée en une gorge étroite et sinueuse. Châteauneuf se place au début de cette gorge. Là devait aussi s’arrêter les grandes forêts primitives puisque s’achève le bassin houiller. La commune comprend ainsi les « balmes » (falaises) délimitant la vallée sur creusée du Gier et de ses affluents : Couzon, Egarande. Elle comprend aussi les sols de la vallée primitive, sols devenus plateaux : Cenas, Granger, Madinay, Granay. Puis viennent les Tourettes, les Roches de Marlin ou Merlin (souvenir du vieil enchanteur des légendes celtes).

Les gorges du Couzon

Du temps des Romains

 

Si le lieu de Châteauneuf est une sorte de limite géologique et géographique, c’est aussi une limite historique. En effet lorsque les romains eurent occupé Vienne et sa région, leur tête de pont alla jusqu’au Gier : au delà, commençait ce qu’on appelait « la Gaule chevelue ». La petite rivière l’Egarande, qui borde Châteauneuf sur presque tout son cours, en témoigne par son nom : le mot « Egarande » = EQUO-RANDA», nom celtique, apparaît partout où se trouvait, en Gaule, une frontière de Province autonome.

La destinée de Châteauneuf est liée à sa situation de carrefour de vallée. Strabon (géographe grec -58 ; +25) parle de voie de portage Roanne-Vienne, reliant la Loire, au Rhône. Cette voie passait donc probablement par la plaine du forez, le seuil de Sorbiers (500 m), Rive-de-Gier, puis sans doute Dizimieux et le Pilon et permettait l’acheminement de l’étain d’Angleterre vers l’Italie entre autre. Par là a dû passer Jules César lorsque l’hiver de 56-55, très enneigé, il a feinté Vercingétorix en laissant ses troupes devant les gaulois, pour venir chercher sa cavalerie à Vienne et foncer avec elle vers Alésia.

Temps des romains Chateauneuf Loire 42
Temps des Romains

Les seigneurs de Châteauneuf

 

Les premiers châtelains furent les Roussillon, famille puissante qui possédait aussi des demeures, dans le Lyonnais, Riverie, Dargoire, l’Aubépin et Saint Romain en Jarez. Le château fut construit d’après un plan stratégique évident car on pouvait correspondre par des signaux avec Riverie. Le nom de Châteauneuf n’apparaît qu’au commencement du 13ème siècle, dans un traité passé, en 1220, entre Artaud III de Roussillon et Renaud de Forez, archevêque de Lyon. Le fils d’Artaud III, Guillaume, succéda à son père en 1258 et joignit à ses seigneuries celle d’Annonay qui lui fut léguée par son cousin. Guillaume partit vers août 1275 en Terre Sainte secourir les chrétiens d’outre mer, à la tête de 100 hommes à cheval et de 300 sergents à pied, auxquels se joignirent plusieurs chevaliers dauphinois. Arrivé au mois d’octobre de la même année, il prit le commandement général des troupes chrétiennes, et donna dans maintes occasions, des preuves de son habilité et de sa bravoure. Le vaillant chevalier eut, du moins, la gloire de maintenir la situation et d’inspirer aux infidèles une grande terreur. Il mourut en Palestine, à la fin 1277. Il légua à sa femme, Béatrix de Coligny, les châteaux de Nervieu et de Châteauneuf et c’est dans ce dernier qu’elle établit sa résidence habituelle, jusqu’au jour où elle fonda la Chartreuse de Sainte-Croix-en-Jarez. La dernière châtelaine de Châteauneuf fut Isabeau d’Harcourt. Elle a supprimé, entre autre, les droits de péage qui étaient perçus sur les fers, dans les terres et juridictions de Châteauneuf et de Dargoire.

Chateauneuf ruine du chateau
Ruine du château

Châteauneuf au XIXème siècle

 

Châteauneuf allait connaître l’aventure de la révolution industrielle et ce dès 1787, date à laquelle la Compagnie du Canal du Rhône à la Loire, fondée par Zacharie, décidait de construire un grand barrage dans la Vallée du Couzon afin d’augmenter le volume du Canal, le Gier étant trop irrégulier en débit. Le barrage de Couzon ne put être achevé que sous la Restauration. Il fut implanté en partie sur les terres de Châteauneuf. Cet ouvrage remarquable pour l’époque est un des premiers barrages-poids. Aujourd’hui il alimente en eau Rive-de-Gier et Châteauneuf.

Barrage du Couzon